Compagnie aime l'air

Clarinettes & euphorie collective

Jean-Baptiste Millot
8 clarinettes réunies pour le nouveau projet d'Andy Emler. Cela méritait bien quelques questions.

Allstars de clarinettes

Lors du premier concert de création du projet « Le temps est parti pour rester », le journaliste Franck Bergerot présent dans la salle semble avoir tout compris d’un coup d’oeil : « Huit clarinettes avec de gauche à droite (vu de la salle, donc du côté jardin au côté cour) : Élodie Pasquier, Nicolas Fargeix, Florent Pujuila, Emmanuelle Brunat, Catherine Delaunay, Thomas Savy et Laurent Dehors. Ah, j’en oublie un, à l’extrême gauche, Louis Sclavis, 70 ans, le vétéran, qui probablement pour la totalité des sept autres a été sinon un modèle, du moins un exemple à un moment ou l’autre de leurs existences musicales.Elles sont là sur scène comme amalgamées par une gaîté, pour ne pas dire une euphorie collective, comme les participants à une réunion de collectionneurs d’automobiles anciennes. »

Un beau projet qui donnera lieu à un album dont la sortie est prévue en février 2025.
Nous avons donc décidé de poser quelques questions croisées à 4 premiers membres de ce Allstars : Louis Sclavis, Thomas Savy, Laurent Dehors et Catherine Delaunay.

Jean-Baptiste Millot

Quelle a été votre première réaction quand Andy vous a sollicité pour un projet avec 7 autres clarinettistes ?

Louis Sclavis : À partir de deux clarinettes ensemble, il y en a pour moi déjà une de trop. Mais Andy en a mis huit ensemble, et ça marche.
Thomas Savy : La joie d’une belle aventure en perspective et de participer à l’histoire aux côtés de musiciens que j’admire.
Laurent Dehors : En général, quand on part pour l’aventure avec Andy, on n’est jamais déçu, alors en plus avec des clarinettes. Bon, il y a juste la rythmique qui… (rire)
Catherine Delaunay : J’ai bien ri, et je lui ai dit qu’il n’y avait que lui pour imaginer un truc pareil. Que oui, bien sûr, à fond les ballons ! Que j’étais très heureuse qu’il m’ait demandé de faire partie de cette horde de clarinettes.

N’y a-t-il pas qu’Andy pour imaginer pareil projet ?

Louis Sclavis : Parce qu’il a fait un travail de composition tenant compte, bien sûr, des clarinettes et de leurs possibilités, de la manière de les associer, mais bon, ça reste quand même que de la clarinette.
Thomas Savy : Andy… one of a kind. Énergie positive, imagination féconde et créatrice. Exigence et gentillesse.
Laurent Dehors : J’ai fait il y a quelques années un projet avec 12 clarinettes et aussi un grand orchestre de 60 clarinettes, mais bon, ça ne faisait pas le même « bruit ». Et puis, les clarinettistes ont l’esprit grégaire.

Ce répertoire est un cri d’amour à la clarinette. Comment le ressentez-vous en tant que clarinettiste ?

Louis Sclavis : Alors finalement, la clarinette, on s’en fout un peu, non ? Moi oui, un peu… Ça marche parce qu’il réunit des musicien(ne)s qui ont de bonnes raisons d’être ensemble. Il a su former un groupe.
Thomas Savy : Les clarinettes (une grande partie de la famille est représentée) sont des instruments aux possibilités très larges. Et comme nous en jouons très différemment les uns des autres, Andy ménage des espaces d’expression à la personnalité de chacun, et exploite toutes les facettes de ces instruments en écrivant pour eux à SA manière.
Laurent Dehors : J’aime la clarinette et les grands compositeurs qui composent pour, alors tout va très bien.
Catherine Delaunay : Heureuse qu’il écrive pour cet instrument, et le sentiment d’être un des petits tuyaux d’orgue qu’il affectionne particulièrement.

Comment s’est passé l’enregistrement ? Une réunion de l’amicale des clarinettes ?

Louis Sclavis : Tout au long du travail, la seule question a été la musique, le groupe, le partage, et la déconne aussi. Tout ça sans ego ni psychologie, et puis on n’avait pas le temps pour ça, trop de boulot avec cette musique exigeante et foutraque.
Thomas Savy : On a ri tout le temps, on a travaillé très sérieusement, c’était un vrai plaisir et ça s’entend dans la musique.
Laurent Dehors : L’enregistrement s’est passé on ne peut mieux. Grand respect de toutes et tous vis-à-vis de tous et toutes. Bravo pour le casting, c’était un grand plaisir, je resigne ! Merci Andy.
Catherine Delaunay : L’enregistrement a été un flot d’amour et de respect. Un bel équipage pour un extraordinaire capitaine.

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